lundi 29 juillet 2013

Cinéberg


Cinéberg
Je crois que tout est dans le titre ! Pour ceux qui ne comprendraient pas, voici une image.



samedi 27 juillet 2013

Juillet


Juillet

Alors que l’été bat son plein en France, en Belgique et ailleurs, ici c ‘est bel et bien toujours l’hiver, pas de doute possible, le thermomètre est là pour nous le rappeler.

Depuis le 21 juin, nous sommes entrés dans la seconde moitié de l’hivernage : les éphémérides annoncent que les jours rallongent, alors je m’efforce de les croire, même si vu de ma fenêtre, il y a encore beaucoup trop d’obscurité à mon goût! L’arrivée de juillet coïncide avec celle des premiers poussins d’empereurs : de nouveaux cris se font entendre à la manchotière et en observant attentivement, on peut apercevoir de petites boules grises blotties sur les pattes de leur parent. Les mâles, dont la femelle est de retour, peuvent alors entreprendre le long chemin vers la mer pour se refaire la cerise. On assiste alors à un réel chassé-croisé entre les femelles revenant à la colonie et les mâles regagnant l’eau libre, chassé croisé qui n’est pas sans rappeler celui des  juillettistes et aoûtiens en cette période de vacances estivales. Les mâles (de manchots et non des estivants !), amaigris par près de 4 mois de jeûne doivent au préalable, entreprendre une périlleuse passation du poussin aux femelles, grasses et dodues. Par -30°c, un poussin exposé au contact de la banquise et du vent ne résiste pas longtemps. Mais je ne m’étendrai pas sur la vie trépidante et quelque peu exceptionnelle des manchots empereurs, ces oiseaux remarquables ayant déjà eu la faveur des médias et du grand public par le passé. C’est vrai ça et quid des poissons ? A quand « la nage du poisson des glaces », ou bien encore « la nécrophagie des amphipodes indigestes » ?

Juillet est aussi (et surtout) marqué par un événement fort heureusement peu fréquent, et qui nous rappelle combien nous sommes seuls, isolés et un peu vulnérables, il faut bien le dire. Une piqûre de rappel en quelque sorte, qui nous extirpe de notre quotidien douillet et nous permet de nous resituer un peu. En cette période hivernale, où la durée du jour ne permet plus de s’évader bien longtemps hors base, il est très rapide de considérer le séjour et le dortoir comme le centre de notre univers : un univers douillet et confortable, nous faisant oublier que nous sommes en Antarctique. En début de mois donc, la station de pompage d’eau de mer a brusquement cessé de fonctionner. Il faut bien saisir que sans cette station, point d’eau de mer donc point d’eau douce, point de chauffage et à terme, point final ! En bon néophyte que je suis en la matière, il m’a suffit d’observer l’activité « fourmiliesque » et la mine déconfite et anxieuse des personnes susceptibles de remédier au problème pour comprendre que la situation était un peu critique. Deux jours durant, tout a été entrepris, tenté. Immédiatement, nous sommes passés en phase de restriction d’usage d’eau douce : point de douche, point de wc. L’eau douce, un bien devenu précieux ! Sans trop saisir ni comment, ni pourquoi, après 2 jours d’insomnie pour certains, la pompe d’eau de mer a pu être réamorcée, pour le soulagement de tous. Cet événement a bien sûr occasionné des problèmes en cascade par la suite, mais nous avons évité le pire, et les buveurs de Ricard ont retrouvé le sourire : l’eau vient à nouveau troubler le liquide dorée à l’heure de l’apéro!