lundi 25 février 2013

Sale temps pour les manchots


Sale temps pour les manchots

Les poussins d’adélie nés en fin d’année aux alentours de la mi-décembre, sont désormais en âge de s’émanciper et de gagner la mer. L’éventail capillaire des poussins est large : ça va du poussin en début de mue, encore entièrement couvert de duvet, au subadulte totalement dépourvu de duvet, en passant par l’iroquois, le « Robert Hue » et son collier de barbe, le « Jackson five » et beaucoup d’autres encore. Tout ce petit monde a donc survécu aux skuas, menace aérienne permanente pour nos petits manchots. Pourtant, nombre d’entre eux ne parviendront pas à l’âge adulte. L’hiver approchant, les poussins sentent l’heure du départ venue. Les poussins d’adélie sont des proies très convoitées de nombreux prédateurs aériens, mais aussi sous-marins. Tout insouciants et ignorants qu’ils sont, ils ne se méfient donc pas de la menace qui les guette une fois dans l’eau. Pourtant, un phoque léopard, le seigneur des glaces, rôde dans les eaux de DDU. Le léopard des mers est un phoque qui peut atteindre 4,5m et peser 500kg. Son régime alimentaire se compose de krill, de poissons, de céphalopodes et en cette période de l’année, de manchots. Le léopard attrape sa proie et la secoue violemment à la surface de l’eau pour la déchirer. Suite à ce repas qui ne dure que quelques minutes, il ne reste plus qu’une peau de manchot flottant en surface, qui fera le bonheur des pétrels géants, sorte de vautours des mers. Avec son bec surpuissant, le pétrel géant peut s’attaquer à des poussins, mais ce jour-là, une dizaine des ces oiseaux se sont disputés les restes du festin du léopard.  Ambiance...











 
 


dimanche 24 février 2013

Hommage à Bru


Une photo, tu le sais mieux que moi, est une affaire de composition.
Sur celle-ci, tu es le personnage principal, l’oeil s’arrête sur toi naturellement, automatiquement. Tu es au dessus de nous, surélevé, l’air grave, sombre. Cette image me fait presque penser à la cène : Jésus parmi ses disciples. Si tu disparais de l’image, celle-ci perd de son sens, de sa substance, elle est déséquilibrée, vide.

Vides, c’est ainsi que sont cette photo et la vie aujourd’hui, sans toi. Cette image est vieille de 10 ans, et pourtant, nous étions à nouveau tous les quatre réunis cet été, pour une dernière fois. Outre nos nombreux souvenirs, je retiendrai avant tout cette amitié indéfectible, malgré le temps et la distance.   

Salut à toi mon ami
Mucho gusto



mercredi 20 février 2013

Tour de base


L’hiver est en approche, laissez moi vous présenter la base et quelques uns de ses lieux incontournables :

-   Tout d’abord, il y a le bâtiment 31, le séjour, point central de la base. Il donne directement sur ce qui pourrait ressembler à la place principale de DDU. C’est le « cœur social » de la base. En effet, c’est ici que l’on se retrouve, que l’on mange et que l’on échange. Car, sous le nom générique de séjour, se dissimule en réalité, la cuisine, le salon, la salle à manger, la salle de jeux et parfois, lors de certaines soirées endiablées, le dance floor! On y trouve bien sûr la « Taverne adélienne », un bout de comptoir en bois où le « DDUiste » vient s’abreuver. Il correspond à peu de chose près au bistrot de quartier de chez nous. Une différence notoire tout de même, ici chacun peut endosser à la fois le rôle de tavernier et de pilier de comptoir, et ce, dans la même journée (ou en même temps, c’est selon). Aucun risque donc de se faire passer par la porte pour tout comportement politiquement incorrect. Une institution locale dont la devise officieuse est : « Mieux vaut boire un coup ici, que deux coolabah ! ». Le coolabah étant le jus de raisin australien qui se veut « vin ». (Devise non officielle, juste inventée par mes soins).

-   Après avoir fait bombance, il est nécessaire de se reposer. C’est là qu’intervient le bâtiment 42, haut lieu de repos et de silence, avec selon les chambres, une vue imprenable sur la mer et les bergs ou, pour les moins chanceux, une vue sur la passerelle menant au sus-cité séjour. Pour ce qui est du silence, la recommandation n’est valable que pour nous, les humains, car les manchots qui nichent sous nos fenêtres n’en ont que faire. Et c’est même à becs déployés qu’ils vocalisent et lancent leur sérénade au beau milieu de la nuit, lorsque vous êtes confortablement vautrés dans les bras de Morphée. Vous vous réveillez alors soudainement, avec la déroutante impression de partager votre chambre avec un de ces volatiles non volant.

-   Vous avez mangez, vous avez dormi, il est temps d’aller travailler ! Biomar, le laboratoire de biologie marine est en périphérie de la base, en banlieue en quelque sorte. Néanmoins, point de transport en commun (sauf pour transport de matériel conséquent), tout se fait  pedibus jambus. Biomar, c’est un couloir, trois bureaux, un labo et une salle humide pour les aquariums et le bien-être de mes poissons !

-   Même si les mails fonctionnent à plein régime depuis peu, rien ne remplace à mon sens, les bonnes vieilles relations « épistpolaires ». Aussi, dans ce rapide tour de base, est-il important de mentionner la GP ou gérance postale : le bureau de poste de DDU. C’est ici que vous attendent vos colis, si toutefois des gens pensent à vous et c’est ici que vous venez acheter une des 3 « magnifiques » cartes postales vintages, les timbres et autres plis philatéliques. C’est ici aussi que sont stockés les tampons de chaque hivernant, au combien courtisés par les philatélistes.  

-   Si la balance affiche des chiffres qui vous déplaisent et vous culpabilisent, sachez qu’il y a sur base, de quoi transpirer. La salle de sport a fait peau neuve cette année. De quoi courir, pédaler, frapper, soulever… bref, de quoi de ne pas y mettre les pieds pour certains. 

-   Il ya bien sûr les bâtiments techniques indispensables, mais sur lesquels je ne m’attarderai pas. Un rapide point sur la centrale tout de même, ce bâtiment au combien essentiel pour la base toute entière. C’est en effet ici, que sont produites l’électricité et l’eau potable : bâtiment vital qui nécessite donc une veille permanente. Il y a bien sûr l’hôpital, que j’espère fréquenter le moins possible durant les mois à venir.

-   Pour finir, je mentionnerai la cabane Marret, lieu historique de la base, puisque premier bâtiment construit sur l’île au début des années 1950. Une simple en cabane en bois, dont l’intérieur ressemble à un chalet, et au charme certain. On se prend à s’imaginer pionnier… 




Le séjour côté salle à manger




Côté salon
  
Salle de jeux
Côté bistrot

« Mieux vaut boire un coup ici, que deux Coolabah ! »
  
                                                     Dumont D’Urville veille à l’entrée du séjour

La place centrale de DDU aux heures de pointe
La GP
                                                        Cabine téléphonique avec vue
                                                                   Cabane Marret

Intérieur du "chalet"

Station essence

  Le dortoir tourné vers la mer
 
La salle des souffrances


lundi 11 février 2013

63ème mission en Terre Adélie


63ème mission en Terre Adélie


Une nouvelle pub pour lessive !


Une nouvelle pub pour lessive !

Une de ces deux personnes travaille sur le sea-truck, les mains dans la vase et l’eau salée : 
Saurez-vous l’identifier ?